il y a 100 ans, le chemin des Dames...
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il y a 100 ans, le chemin des Dames...
"Il y avait toujours une trêve du petit matin, à l'heure où la terre sue sa fumée naturelle. La rosée brillait sur la capote des morts. Le vent de l'aube, léger et vert, s'en allait droit devant lui. Des bêtes d'eau pataugeaient au fond des trous d'obus. Des rats aux yeux rouges marchaient doucement le long de la tranchée. On avait enlevé de là-dessus toute la vie, sauf celle des rats et des vers. Il n'y avait plus d'arbres et plus d'herbe, plus de grands sillons, et les coteaux n'étaient que des os de craie, tout décharnés. Ça fumait doucement quand même du brouillard dans le matin" , Giono.
Horrible massacre voulu par Nivelle, et qui a été effacé autant que possible de la mémoire collective. Même la zone rouge de cette région a quasiment disparue. On a labouré les lieux où sont tombés 110 000 soldats français, dont beaucoup d'africains. Pour quel gain ? : quelques km d'avancée de la ligne de front en 1 mois de combats. On a rendu la météo responsable des mauvais résultats : mauvais réglages d'artillerie, déplacement des troupes ralenti par la boue, lenteur des approvisionnements en munitions.
Des mutineries éclatèrent. Les soldats chantaient en sourdine la chanson de Craonne. En mai, Nivelle et Mangin furent limogés; Pétain prenait le commandement et rétablissait le moral des armées.
Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête
- Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes
- Refrain
C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr' les biens de ces messieurs là
- Refrain :
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau
Horrible massacre voulu par Nivelle, et qui a été effacé autant que possible de la mémoire collective. Même la zone rouge de cette région a quasiment disparue. On a labouré les lieux où sont tombés 110 000 soldats français, dont beaucoup d'africains. Pour quel gain ? : quelques km d'avancée de la ligne de front en 1 mois de combats. On a rendu la météo responsable des mauvais résultats : mauvais réglages d'artillerie, déplacement des troupes ralenti par la boue, lenteur des approvisionnements en munitions.
Des mutineries éclatèrent. Les soldats chantaient en sourdine la chanson de Craonne. En mai, Nivelle et Mangin furent limogés; Pétain prenait le commandement et rétablissait le moral des armées.
Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête
- Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes
- Refrain
C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr' les biens de ces messieurs là
- Refrain :
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau
olivierh- Jedi
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
C'est aussi l'anniversaire de la bataille de Formigny (1450) qui vit la défaite des Anglais et la fin de la guerre de Cent Ans dans le nord de la France. Il ne restait plus qu'à récupérer la Guyenne, ce qui sera fait l'année d'après.
Le Nain- Moderateur
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Le Nain- Moderateur
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Pour vous donner une idée du champ de bataille, cette sinistre statistique : 20 tonnes d'obus et 5 tués par mètre carré en quatre ans.
"Ce matin, 16 avril 1917, date qui restera historique dans l’histoire (nous sommes prêts depuis la veille), après une nuit sans sommeil due aux préparatifs, dans l’inquiétude, les ordres, les contre-ordres, puis enfin dernier ordre, attaque à 5 heures. (…) A 2 h 30, nous devons atteindre à l’est des tranchées, en haut de Craonnelle. Nous y arrivons, après mille détours et contours dans les boyaux, vers 4 h, et nous attendons. Déjà l’ennemi attend, il est prêt, il guette, il bombarde presque aussi fort que nous.
Nous, notre bataillon, ainsi que tout le 273e, faisons partie de la deuxième vague d’assaut. Le pays est très cotoyeux, il faut grimper dans les coteaux et descendre des vallées abruptes et profondes. Nous avons des vivres pour six jours, nous n’avons emporté que le nécessaire. Linge, couvertures, nous en avons fait des petits colis qui sont restés à l’arrière, gardés par des soldats désignés et qui ont leur père, frère, tué aux armées. Les vivres que nous emportons constituent six jours, boîtes de boeuf, porc, sardines, chocolat, pain, biscuit, pâté, café, sucre, haricots et farine, pommes de terre en fécule, etc. Egalement de l’alcool à brûler solidifié qui ressemble à de la crème, pour faire chauffer nos aliments. Egalement du pinard, le café, la goutte mêlée d’éther. Moi, je porte mes vivres, un bidon de goutte, un bidon de café que j’ai préféré au vin, quatre grenades citron, un pistolet automatique, trois chargeurs, une poignée de balles, un couteau poignard dans une gaine pendue à la gauche de mon équipement et, enfin, mon fusil Lebel et ses cartouches, les deux masques à gaz et sans oublier mon casque.
Avant de partir, nous avons fait une petite bombe ; comme nous ne savons pas si nous en reviendrons, il fallait en profiter ; une courte lettre à sa famille, presque un adieu, et en route !
A présent, voici une heure que nous attendons ; la première vague part, mais est aux deux tiers fauchée par les mitrailleuses ennemies qui sont dans des petits abris en ciment armé. Nous devrions être partis depuis trois quarts d’heure. Nos camarades de la première vague ramènent 30 prisonniers, puis c’est à nous de partir, car le signal est donné à notre régiment. C’est le premier bataillon qui part le premier, puis le nôtre. Hélas, nous sautons sur les parapets et arrivons sur la petite route de Oulches à Craonnelle où aucune circulation n’a lieu depuis quatre ans, puis nous sautons dans les champs ; les mitrailleuses et les obus pleuvent autour de nous ; nous heurtons des morts de la première vague, ainsi que de notre régiment parti il y a 15 minutes.
A gauche, une mitrailleuse en batterie dans le coteau, les deux mitrailleurs sont tués ; çà et là épars, des morts et des mourants. Nous passons près du capitaine Renard, tué il y a 10 minutes. (…) En haut, il y a une crête, il faut coûte que coûte y arriver. C’est notre point d’arrêt dans le plan ; y parvenir n’est pas chose facile. La température s’en mêle, le ciel s’assombrit et la neige tombe en gros flocons comme en décembre. Enfin, après mille péripéties, nous arrivons à cette fameuse crête : nous avons laissé de nombreux morts et blessés en route. (…) Moi qui ai entendu parler du plan, je sais qu’à cette heure nous devrions déjà avoir passé Craonne et être dans la vallée de l’Ailette. Je dis aux camarades : “ ça ne va pas ! ” C’était vrai. (…)
Le temps passe, il y a quelques blessés et tués parmi nous. En haut, la première vague est blottie dans les premières tranchées ennemies et tout est ralenti, le plan d’attaque du général Nivelle est raté. La crête qui est devant nous nous abrite beaucoup ; maintenant, chacun est dans son trou. Il est midi, les Allemands répondent terriblement à notre artillerie qui pourtant n’est pas en reste. (…)
Enfin, la nuit arrive avec ses heures d’angoisse ; il arrive aussi un ordre de monter en haut du plateau de Craonne pour prendre position. Nous partons vers 8 heures du soir par une nuit obscure ; l’ennemi ralentit son bombardement ; nous marchons en tous sens pendant 4 heures dures et pénibles, nous gravissons des ravins, redescendons, heurtons à chaque pas des morts. Il y a bien quelques Allemands, mais très peu. Tous les soldats français que nous rencontrons en ce moment sont du 127e et du 327e RI. Derrière nous, nous avons laissé des morts du 33e, du 73e et du 273e.
Enfin, vers minuit, nous arrivons à l’endroit qui nous est désigné et que nous cherchons dans le chaos, les trous d’obus, les morts, les ténèbres, les engins de mort, la faim, la soif, l’inquiétude et la fièvre.
Nous remplaçons un bataillon qui n’a presque plus personne, mon escouade va remplacer une escouade de grenadiers qui tous furent tués par un obus allemand. Ils étaient blottis dans l’entrée d’un gourbi allemand. L’obus tomba malheureusement dans le groupe. Pas un seul n’échappa à la mort. Quelques-uns agonisèrent lamentablement, sans que, dans cet enfer, il fût possible de les secourir. Quelques-uns, avant de rendre le dernier soupir, eurent la force de se traîner 5 à 6 mètres. Ils sont tous là, pêle-mêle, je garde le souvenir de l’un d’eux,
mort, tombé sur le dos, le bras gauche en l’air comme s’il faisait voir les cieux ; il a au poignet une montre bracelet. Quelle lugubre vision ! (…) Le temps passe, bientôt le jour pointe. Nous en profitons pour aller à la première section chercher une caisse de grenades. Pour traverser en face de la mitrailleuse, nous marchons à 4 pattes et même nous rampons. Nous arrivons à 80 mètres environ. Quel spectacle ! des tas de morts du 127e, 73e e t 273e . Nous en sommes écoeurés, nous avons les larmes aux yeux. Quelques Sénégalais, morts eux aussi, plus à gauche. Le jour arrive, mardi 17 avril, nous sommes gelés et une eau glaciale a succédé à la neige. (…)
(18 avril) C’est l’enfer ; le papier ne peut contenir et je ne puis exprimer les horreurs, les souffrances que nous avons endurées dans ce coin de terre de France ! Il faut y être passé pour comprendre."(Paul Clerfeuille)
Imaginez, grâce à la description, le poids du barda que le soldat doit porter !!! Tout y est dans ce texte, le mauvais temps, l'équipement du soldat trop lourd, la préparation d'artillerie qui n'a pas détruit les mitrailleuses, et le sentiment du soldat que l'offensive est ratée, dès le premier jour.
"Ce matin, 16 avril 1917, date qui restera historique dans l’histoire (nous sommes prêts depuis la veille), après une nuit sans sommeil due aux préparatifs, dans l’inquiétude, les ordres, les contre-ordres, puis enfin dernier ordre, attaque à 5 heures. (…) A 2 h 30, nous devons atteindre à l’est des tranchées, en haut de Craonnelle. Nous y arrivons, après mille détours et contours dans les boyaux, vers 4 h, et nous attendons. Déjà l’ennemi attend, il est prêt, il guette, il bombarde presque aussi fort que nous.
Nous, notre bataillon, ainsi que tout le 273e, faisons partie de la deuxième vague d’assaut. Le pays est très cotoyeux, il faut grimper dans les coteaux et descendre des vallées abruptes et profondes. Nous avons des vivres pour six jours, nous n’avons emporté que le nécessaire. Linge, couvertures, nous en avons fait des petits colis qui sont restés à l’arrière, gardés par des soldats désignés et qui ont leur père, frère, tué aux armées. Les vivres que nous emportons constituent six jours, boîtes de boeuf, porc, sardines, chocolat, pain, biscuit, pâté, café, sucre, haricots et farine, pommes de terre en fécule, etc. Egalement de l’alcool à brûler solidifié qui ressemble à de la crème, pour faire chauffer nos aliments. Egalement du pinard, le café, la goutte mêlée d’éther. Moi, je porte mes vivres, un bidon de goutte, un bidon de café que j’ai préféré au vin, quatre grenades citron, un pistolet automatique, trois chargeurs, une poignée de balles, un couteau poignard dans une gaine pendue à la gauche de mon équipement et, enfin, mon fusil Lebel et ses cartouches, les deux masques à gaz et sans oublier mon casque.
Avant de partir, nous avons fait une petite bombe ; comme nous ne savons pas si nous en reviendrons, il fallait en profiter ; une courte lettre à sa famille, presque un adieu, et en route !
A présent, voici une heure que nous attendons ; la première vague part, mais est aux deux tiers fauchée par les mitrailleuses ennemies qui sont dans des petits abris en ciment armé. Nous devrions être partis depuis trois quarts d’heure. Nos camarades de la première vague ramènent 30 prisonniers, puis c’est à nous de partir, car le signal est donné à notre régiment. C’est le premier bataillon qui part le premier, puis le nôtre. Hélas, nous sautons sur les parapets et arrivons sur la petite route de Oulches à Craonnelle où aucune circulation n’a lieu depuis quatre ans, puis nous sautons dans les champs ; les mitrailleuses et les obus pleuvent autour de nous ; nous heurtons des morts de la première vague, ainsi que de notre régiment parti il y a 15 minutes.
A gauche, une mitrailleuse en batterie dans le coteau, les deux mitrailleurs sont tués ; çà et là épars, des morts et des mourants. Nous passons près du capitaine Renard, tué il y a 10 minutes. (…) En haut, il y a une crête, il faut coûte que coûte y arriver. C’est notre point d’arrêt dans le plan ; y parvenir n’est pas chose facile. La température s’en mêle, le ciel s’assombrit et la neige tombe en gros flocons comme en décembre. Enfin, après mille péripéties, nous arrivons à cette fameuse crête : nous avons laissé de nombreux morts et blessés en route. (…) Moi qui ai entendu parler du plan, je sais qu’à cette heure nous devrions déjà avoir passé Craonne et être dans la vallée de l’Ailette. Je dis aux camarades : “ ça ne va pas ! ” C’était vrai. (…)
Le temps passe, il y a quelques blessés et tués parmi nous. En haut, la première vague est blottie dans les premières tranchées ennemies et tout est ralenti, le plan d’attaque du général Nivelle est raté. La crête qui est devant nous nous abrite beaucoup ; maintenant, chacun est dans son trou. Il est midi, les Allemands répondent terriblement à notre artillerie qui pourtant n’est pas en reste. (…)
Enfin, la nuit arrive avec ses heures d’angoisse ; il arrive aussi un ordre de monter en haut du plateau de Craonne pour prendre position. Nous partons vers 8 heures du soir par une nuit obscure ; l’ennemi ralentit son bombardement ; nous marchons en tous sens pendant 4 heures dures et pénibles, nous gravissons des ravins, redescendons, heurtons à chaque pas des morts. Il y a bien quelques Allemands, mais très peu. Tous les soldats français que nous rencontrons en ce moment sont du 127e et du 327e RI. Derrière nous, nous avons laissé des morts du 33e, du 73e et du 273e.
Enfin, vers minuit, nous arrivons à l’endroit qui nous est désigné et que nous cherchons dans le chaos, les trous d’obus, les morts, les ténèbres, les engins de mort, la faim, la soif, l’inquiétude et la fièvre.
Nous remplaçons un bataillon qui n’a presque plus personne, mon escouade va remplacer une escouade de grenadiers qui tous furent tués par un obus allemand. Ils étaient blottis dans l’entrée d’un gourbi allemand. L’obus tomba malheureusement dans le groupe. Pas un seul n’échappa à la mort. Quelques-uns agonisèrent lamentablement, sans que, dans cet enfer, il fût possible de les secourir. Quelques-uns, avant de rendre le dernier soupir, eurent la force de se traîner 5 à 6 mètres. Ils sont tous là, pêle-mêle, je garde le souvenir de l’un d’eux,
mort, tombé sur le dos, le bras gauche en l’air comme s’il faisait voir les cieux ; il a au poignet une montre bracelet. Quelle lugubre vision ! (…) Le temps passe, bientôt le jour pointe. Nous en profitons pour aller à la première section chercher une caisse de grenades. Pour traverser en face de la mitrailleuse, nous marchons à 4 pattes et même nous rampons. Nous arrivons à 80 mètres environ. Quel spectacle ! des tas de morts du 127e, 73e e t 273e . Nous en sommes écoeurés, nous avons les larmes aux yeux. Quelques Sénégalais, morts eux aussi, plus à gauche. Le jour arrive, mardi 17 avril, nous sommes gelés et une eau glaciale a succédé à la neige. (…)
(18 avril) C’est l’enfer ; le papier ne peut contenir et je ne puis exprimer les horreurs, les souffrances que nous avons endurées dans ce coin de terre de France ! Il faut y être passé pour comprendre."(Paul Clerfeuille)
Imaginez, grâce à la description, le poids du barda que le soldat doit porter !!! Tout y est dans ce texte, le mauvais temps, l'équipement du soldat trop lourd, la préparation d'artillerie qui n'a pas détruit les mitrailleuses, et le sentiment du soldat que l'offensive est ratée, dès le premier jour.
olivierh- Jedi
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olivierh- Jedi
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Sans compter la faillite du service de santé. Il était prévu de soigner les blessés dans les hôpitaux pris aux Allemands à la suite de la percée, et comme celle-ci n'eut pas lieu, il devint impossible de soigner les blessés. D'ailleurs, les trains sanitaires n'étaient pas prioritaires.
Le Nain- Moderateur
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Formigny petit village du calvados à sept kilomètres de la plage Omaha Beach si bien que les touristes pensent que la statue commémorant cette victoire de 1450 est une statue commémorant la seconde guerre mondiale. Ils réparent leur erreur s ils s arrêtent ce qu'ils font pas souvent car la statue se trouve pas loin de l embranchement de la voie rapide Caen Cherbourg.Le Nain a écrit:C'est aussi l'anniversaire de la bataille de Formigny (1450) qui vit la défaite des Anglais et la fin de la guerre de Cent Ans dans le nord de la France. Il ne restait plus qu'à récupérer la Guyenne, ce qui sera fait l'année d'après.
TYTY- Chevalier
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Il faut dire que la statue est bien moche. Je suppose que les deux protagonistes sont Arthur de Richemont et Jean de Clermont et qu'elle date de la fin du XIXe. On faisait dans le kitsch, à cette époque.
Le Nain- Moderateur
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
La Guyenne : nom de région bien oublié aujourd'hui.
La Guyenne était un duché, avec Bordeaux comme capitale, et couvrait la Gironde, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Dordogne, l'Aveyron, le Tarn-et-Garonne. Mais ses frontières ont changé de géométrie de façon importante au fil des siècles, s'étendant parfois plus vers le Sud.
Les anglais d'aujourd'hui aiment toujours cette région, à voir le nombre de propriétés qu'ils y ont achetés depuis quelques années.
La Guyenne était un duché, avec Bordeaux comme capitale, et couvrait la Gironde, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Dordogne, l'Aveyron, le Tarn-et-Garonne. Mais ses frontières ont changé de géométrie de façon importante au fil des siècles, s'étendant parfois plus vers le Sud.
Les anglais d'aujourd'hui aiment toujours cette région, à voir le nombre de propriétés qu'ils y ont achetés depuis quelques années.
olivierh- Jedi
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Scène irréaliste !!!! Hollande écoutant la chanson de Craonne A-t-il bien compris les paroles ? On peut en douter. La chanson de Craonne fut interdite jusqu'en 1974; cela ne fait pas si longtemps...
olivierh- Jedi
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Oui, c'est effectivement choquant. Nous avons perdu le sens des commémorations, que les Anglais ont gardé. Il suffit de voir la pantalonnade de Verdun l'an dernier, et la cérémonie faite par les Anglais pour le centenaire de la bataille de la Somme pour constater qu'ils n'ont pas perdu le souvenir historique. Il est vrai que la monarchie ne fait pas de politique et ne croit pas être obligée de délivrer un message idéologique...
Le Nain- Moderateur
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Age : 67
Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
un détail de l'histoire : environ 6 000 russes sont morts aussi au chemin des Dames, aux cotés des français. Sacrifices oubliés aujourd'hui par la plupart, mais certains s'en souviennent. les efforts de Pierre Malinovski sont plus que méritants : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
olivierh- Jedi
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Points : 6866
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Re: il y a 100 ans, le chemin des Dames...
Tout comme les deux divisions portugaises qui faisaient partie du BEF dont l'une se fit pulvériser par les Allemands lors de leurs offensives de 1918.
Le Nain- Moderateur
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Age : 67
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