Le trésor du Pont de la Tournelle

Puisqu'on parle de trésor, voici une histoire relativement récente qui prouve que les trésors peuvent parfois se trouver sous notre nez, et qu'il n'est pas nécessaire de partir au bout du monde pour en trouver. Mais il faudra donner de sa personne...et l'eau de la Seine pourrait en rebuter plus d'un   Voici les détails; on pourrait en collecter davantage avec de la patience.

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1831, un vol fut commis dans le cabinet des médailles du Roi, à Paris. Voici la liste des objets dérobés :

"Voici l’inventaire des objets perdus dans cette nuit fatale du 6 au 7 novembre. Tout cela n’est plus peut-être qu’un lingot. Objets d’or :

1° une patère ou grande coupe de six pouces de diamètre, avec un bas-relief dans le fond, et des médailles romaines du haut-empire incrustées dans le bord ;
2° une coupe montée en or, avec le buste d’un roi sassanide, gravé en relief ;
3° bijoux consistant en divers objets trouvés dans le tombeau de Childéric, tels qu’abeilles d’or, un anneau d’or gravé, etc. ;
plus, le sceau d’or de Louis XII, une bulle d’or antique, une grande médaille d’or de Louis XIV, représentant la façade du Louvre. Médailles d’or grecques et romaines.
Médailles d’or de Syracuse, au nombre de cinquante-trois ;
trois médailles d’or des rois d’Épire, un Néoptolème et deux Pyrrhus.
La suite impériale d’or, y compris les grands médaillons, au nombre de quatre-vingt-quinze pièces.
Les médailles à partir de Sextus Pompée jusqu’au règne de Justin II : en tout, trois mille cent quatre-vingt-douze pièces d’or.

Médailles modernes en or :
1° les médailles des rois de France, depuis Charles VII jusqu’à Louis XIII, trente-sept pièces ;
2° médailles d’or de Louis XIV, cent vingt-cinq pièces ;
3° médailles de Napoléon, soixante-quinze pièces ;
4° quatre pièces de Louis XVIII et de Charles X ;
5° les grands hommes de France, vingt pièces ;
6° la suite uniforme de Louis XIV et de Louis XV, quatre cent cinquante-quatre pièces ;
7° la suite des papes, en or, soixante-cinq pièces !"

" Le 6 novembre un nommé Fossard forçat évadé du même bagne et un Drouillet, forçat gracié, s'introduisirent par les mêmes moyens dans le cabinet des antiques de la bibliothèque du roi et la nuit à l'aide d'escalade et d'effraction, ils firent aussi main basse sur les objets en métaux précieux qui y étaient conservés. Les médailles d'or et d'argent, bijoux et vases de prix devinrent la proie de ces voleurs. Une partie fut fondue, l'autre jetée dans la Seine. Ce fut alors que disparut la célèbre patère antique d'or massif découverte à Rennes en 1774 et donnée par le duc de Penthièvre gouverneur de Bretagne au roi Louis XV. mais des plongeurs la retirèrent du lit du fleuve. Seulement la plaque ciselée en relief incrustée au fond de la patère s'en était détachée sans doute au moment de la chute. on la retira quelques jours après d'un autre endroit de la Seine. Ainsi, plus heureusement retrouvée que le Cupidon, la patère de Rennes figura parmi les pièces de conviction pour revenir à la collection royale. Fossard fut condamné par la Cour d Assises le 16 janvier 1833 à quarante ans de travaux forcés, Drouillet à vingt ans de la même peine. Qu'était la grande valeur intrinsèque qui tentait ces malfaiteurs en comparaison de la valeur inestimable de ces précieux objets d'art qu'anéantissait leur cupidité ?."

Les bijoux du tombeau de Childéric, un lot de médailles et La patère d'or de Rennes, invendable car trop reconnaissable, furent jetée dans la Seine par les voleurs qui n'avaient pas eu le temps de les fondre. Ils furent retrouvés sous la troisième arche du pont de la Tournelle, à l'aide d'une cloche à plongeurs. Quand on sait qu'une partie des autres objets ne fut jamais récupérée, on peut imaginer que la Seine conserve encore quelques unes des plus belles médailles en or de la collection nationale. On n'a jamais retrouvé le cupidon en or, ni le sceau en or de Childéric...

Qui veut plonger ? Le Nain, toi qui est parisien... ?

il y a un piège dans mon histoire (tout à fait vraie, par ailleurs). Le trouverez-vous ?

Voici une copie de l'anneau de Childéric (CHILDIRICI REGIS) :
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Je connaissais l'histoire, mais à part les biens de Childéric, j'ignorais le détail de ce qui avait été volé.

Quant à plonger dans la Seine, même si elle est bien plus propre aujourd'hui, il ne faut pas compter sur moi. Il y a en plus de la ferraille à foison.

Voici le livre fait lors de la découverte de la tombe de Childéric, avec les gravures qui sont la base des connaissances que nous avons de ce roi:

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Le Nain a écrit:Je connaissais l'histoire, mais à part les biens de Childéric, j'ignorais le détail de ce qui avait été volé.

Quant à plonger dans la Seine, même si elle est bien plus propre aujourd'hui, il ne faut pas compter sur moi. Il y a en plus de la ferraille à foison.

pas d'idée sur le piège du pont de la Tournelle ?

Le Nain a écrit:Voici le livre fait lors de la découverte de la tombe de Childéric, avec les gravures qui sont la base des connaissances que nous avons de ce roi:

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je trouve que la poignée et la garde de sa spatha sont divines et les abeilles dont il ne reste que deux sur trois cents (je crois) sont sublimes (elles auraient d'ailleurs inspirées Napoléon qui aurait choisi ce symbole pour l'Empire).
Quant à la fibule, ce serait un don de l'Empereur, marque distinctive des généraux romains, pour remercier Childéric de sa fidélité à l'Empire et de son aide contre les Wisigoths.

Non, j'ai cherché, mais pas trouvé. J'avais un doute sur le sceau de Louis XII, mais j'ai trouvé un opuscule de 1814 qui le décrit fort précisément.

Le Nain a écrit:Non, j'ai cherché, mais pas trouvé. J'avais un doute sur le sceau de Louis XII, mais j'ai trouvé un opuscule de 1814 qui le décrit fort précisément.

Eh bien, le pont de la Tournelle actuel est moderne et n'a que trois arches (construit en 1928). Il faut rechercher des photos de l'ancien pont qui ,lui, avait six arches (et a été détruit en 1918). Les restes du trésor sont sous la troisième arche...

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Je n'avais pas pensé au pont, je cherchais du côté des objets.

Mon dictionnaire historique des rues de Paris m'indique qu'il a été restauré et modifié en 1846-1847, le pont sur la photo doit être celui-là, et non le pont de 1831. Auparavant, il avait été reconstruit de 1654 à 1656.

Le Nain a écrit:Je n'avais pas pensé au pont, je cherchais du côté des objets.

Mon dictionnaire historique des rues de Paris m'indique qu'il a été restauré et modifié en 1846-1847, le pont sur la photo doit être celui-là, et non le pont de 1831. Auparavant, il avait été reconstruit de 1654 à 1656.

ma photo date de 1910.