Joli sonnet

On savait trousser la muse dans le XVI ème (siècle !)

Baise m'encor, rebaise-moi et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

Las, te plains-tu?   ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :

Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moi ne fais quelque saillie.


Louise LABE  1524 - 1566

Oui, mais les mots ont légèrement changé de sens en cinq siècles.

Le Nain a écrit:Oui, mais les mots ont légèrement changé de sens en cinq siècles.

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Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
a mon avis le sens de ces trois lignes sont toujours les même
@+ber

Encore un autre  !  On ne s'en lasse pas !!

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.


Louise LABBE   1556

Là encore, il faut creuser... et douter  !

Selon certains, les poésies de Louise LABBE (au demeurant limitées à quelques centaines de vers ) seraient une galèjade.
Les poemes auraient été écrits par des farceurs qui auraient imaginé le personnage de l'auteur à partir d'une prostituée lyonnaise célèbre à cette époque, prénommée Louise !!

L'histoire est pavée de mystifications de ce genre !!