Les victimes françaises des bombardements alliés pendant la seconde guerre mondiale

La responsabilité des morts des victimes civiles des bombardements alliés fait débat. Les Anglais et les Américains sont ils responsables ? Pouvaient ils faire autrement ? Chacun avance ses arguments...

Je voudrais apporter ma modeste pierre à l'édifice  en vous rapportant une anecdote (mais est ce le terme qui convient pour un sujet aussi grave) ?

Ceci c'est passé dans une petite ville d'Ile de France, située a proximité de la N12 qui va de Paris vers la Normandie et de la ligne PARIS – GRANVILLE. La date ? : Dans les jours qui ont suivi le 6 juin 1944 !!

Cette petite ville est bâtie sur une colline qui domine une vallée au fond de laquelle passe la Nationale et la voie ferrée, toutes deux parallèles, à quelques centaines de mètres de distance et toutes deux orientées d'est en ouest.

Les allemands envoient en Normandie des renforts en hommes et en matériel pour contenir les troupes alliées qui ont débarqué sur toute la côte , du Cotentin à la baie de Seine !! Gênés par leur manque de ressources pétrolières, ils privilégient les transports par trains. Ces derniers, à vapeur, utilisent le charbon que produisent en abondance la Ruhr et la Silésie. Les chars lourds, eux, consomment d’énormes quantités d'essence synthétique produite par l'usine de Luna, depuis que les puits roumains ont été détruits par l'aviation alliées et après l'échec de l'offensive vers l'est à Stalingrad, qui visait les champs pétroliers de Bakou, sur la Caspienne !!

En ce mois de Juin 1944, les convois se succèdent de façon ininterrompue, tant sur la route que sur la voie ferrée. Un train de citernes de carburant stationne en gare. L'approche d'avions alliés est détectée et la sirène de la mairie donne l'alerte...

J'habitais avec ma famille une maison de la ville, en haut de la colline, à 800 ou 900 mètres de la Gare. Il était 13 heures quand la sirène retentit. Nous dévalâmes en courant la première volée de marches de l'escalier de la cave. Nous avions descendu que quelques marches au moment de l'explosion. Arrivé au fond de la cave, très profonde ( 2 fois 15 marches) , voûtée, je grimpais jusqu'au soupirail qui donnait sur la rue et là, le nez au raz du trottoir, je vis que la rue était envahie par un épais nuage de poussière...

Je suis sorti après la fin de l'alerte. La bombe était tombée à 100 ou 150 mètres de chez moi, au milieu de la rue, entre la Boulangerie et la Papeterie. Le Boulanger avait été tué dans son fournil. Les Papetiers, heureusement pour eux, étaient absents pendant l'heure du déjeuner. Une femme, inconnue, qui se trouvait dans la rue à quelques dizaines de mètres, avait été tuée également. La bombe n'avait pas fait de cratère, mais seulement creusé, au milieu d'un pavé de grès dur, une petite cuvette de la taille d'une demi orange !!
Elle ne devait pas être d'un calibre très important !! Mais l'effet de souffle avait détruit les maisons voisines.

Je connais bien les lieux ! (J'y ai passé mon enfance et mon adolescence). Je sais ou est tombée la bombe, au centimètre près. Hier, avec les photos aériennes de Google Earth, j'ai mesuré la distance entre la gare et le point de chute de la bombe. 475 mètres !!

Les bombardiers, je les connaissais bien. Je les avais regardés, à distance respectueuse, à de nombreuses reprises.. Il s'agissait d'avions américains, Lookheed Ligthening P38, bi moteurs et double fuselage ( identiques à celui dans lequel périt Saint-Exupéry ) !! Des bombardiers en piqué qui prenaient en enfilade la route ou la voie ferrée, larguaient leurs 2 bombes, tiraient leurs munitions en longues rafales et retournaient rapidement en Angleterre faire le plein !!

Nous , les gosses, on les appelaient les « deux-queues »......

Comment un avion, attaquant en piqué ou en rase-mottes dans l'axe de la voie a t il pu mettre sa bombe 475 mètres à gauche de son axe de tir ??? Ou alors il attaquait perpendiculairement à la voie, ce qui serait une aberration !!

Alors ? Le pilote n'est plus là pour se justifier ! Il y avait qu'une batterie de flak à cet endroit.( un affut quadruple ) Et les alliès avaient la maitrises totale du ciel !!

     Creusons  !!