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J'ai voulu retrouver le père d'un enfant naturel de ma famille. !!!!! Présomptueux !!!!

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J'ai voulu retrouver le père d'un enfant naturel de ma famille.  !!!!! Présomptueux !!!! Empty J'ai voulu retrouver le père d'un enfant naturel de ma famille. !!!!! Présomptueux !!!!

Message par CHYVER Lun 12 Déc - 18:51

Deux enfants naturels à 15 ans d'intervalle chez la même femme, le service militaire en Nouvelle Calédonie de l'un des fils, des décès prématurés....c'était plus que suffisant pour attiser ma curiosité et me pousser à y regarder de plus près....

Celestine Euphrasine DUMONT et ses fils Edmond ALCIDE et Constant DUMONT.

La naissance d'Edmond ALCIDE

Edmond ALCIDE est né le 12 Novembre 1856 à MANCHAINVILLE, près de SANTEUIL ( Eure et Loir ) Il était le fils de Célestine Euphrasine DUMONT et d'un père inconnu.

Le village de SANTEUIL comptait, en 1856, 261 habitants.
MANCHAINVILLE est un hameau situé à 1,5 kilomètres sur la D119 en direction de DENONVILLE.

Faute d'un père à qui cette tâche est habituellement dévolue, la déclaration de la naissance d'Edmond fut effectuée à l'état civil par la sage – femme. Cette dernière portait le nom prédestiné de Désirée Aglaé LENFANT !!

Celestine Euphrasine était alors agée de 44 ans et avait perdu ses deux parents . Gertrude CAILLEAUX, sa mère, était décédée en 1852 et Jean François DUMONT, son père, journalier et Garde Champêtre à Manchainville près de Santeuil, était décédé en 1845.

La pauvre Celestine était donc seule avec un nouveau né et un fils aîné âgé de 17 ans, Constant Parfait, né en 1839, lui aussi de père inconnu. Impossible de savoir si ce fils ainé était déjà indépendant économiquement ou s'il était encore à la charge de sa mère qui était domestique, et dont la présence du bébé allait rendre difficile l'exercice de sa profession.

Il est bizarre que, sur l'acte de naissance de Alcide Edmond, sa mère soit déclarée « sans profession » alors qu'elle est « journalière », lors de son décès. On peut se demander quels étaient alors ses moyens d'existence. Peut être le père naturel avait il gardé l'anonymat mais subvenait plus ou moins aux besoins de Celestine et de son fils ? Nous ne le saurons jamais !!

Les données disponibles

J'ai eu la curiosité de rechercher qui est le père des enfants DUMONT, mai je ne dispose, pour toute source d'information, que des éléments suivants :

Les actes de naissance de chacun : Edmond et Constant
Les actes de naissance, de mariage et de décès de leurs parents, Jean François DUMONT et Gertrude CAILLEAUX
Les actes de naissances et de mariage de leurs oncles et tantes, ainsi que de certains de leurs cousins.
Les registres des recensements effectués entre 1800 et 1900 et en particulier ceux de 1836, 1841, 1846 , 1851, 1856 qui sont ceux des années de naissance des deux frères et les recensements intermédiaires.
Le livret militaire d'Edmond Alcide.

Il y a dans ces différentes sources, des éléments intéressants qui ont permis d'avancer quelques réponses, qui n'ont hélas pas résisté à un examen critique approfondi.

Il y a aussi bon nombre d'informations curieuses ou incohérentes qui compliquent la recherche et semblent indiquer que nous sommes en présence d'une famille hors du commun.

C'est ainsi que la naissance de Elisabeth, fille de Gertrude et Jean François, est introuvable. Elle est décédée 7 semaines après !!!!

En 1836, toute la famille : père, mère,Adele et Alphonse, (frère et sœur de Celestine ), sont recensés. Celestine, (qui a 24 ans ) n'est pas à Manchainville. Une vingtaine de recensements des villages alentours ont été epluchés. !! Pas de Celestine !! Ou est elle ??

En 1839, Rose, une des sœurs de Celestine, épouse à Auneau, à quelques kilomètres de là, un certain Félix Feillu. Sa sœur Celestine n'assiste pas au mariage !! Mais on apprend dans l'acte que Rose a déjà un fils naturel, Louis Alexandre, âge de 1 an. C'est le 1er des 4 enfants naturels de la famille Celui dont on parle le moins !!
A la naissance de Constant DUMONT , en 1839, Gaspard REBIFFE est témoin. Il est célibataire, âge de 40 ans et voisin immédiat. Les déclarants sont le père et la mère de Celestine qui est réapparue pour accoucher chez ses parents !! La mère de l'enfant a 27 ans !!

En 1841, Jean François, Gertrude, Alphonse et Célestine, accompagnée de son fils ( renommé à l'occasion « Cément » ) sont présents au recensement à Manchainville. Celestine a donc réintégré son domicile entre 1836 et 1841

En 1846, présence à Manchainville de Gertrude « indigente secourue par la charité » + Célestine + « Clément » ( 7 ans )

En 1851, Présence de Cailleaux Gertrude, veuve Dumont « indigente secourue », de Célestine et de « Clément son fils, vivant du travail de sa mère ». Il a 12 ans.

En 1856, Naissance d'Edmond Alcide. La déclarante est la sage femme LENFANT (cela ne s'invente pas!!). Les témoins sont Planchenault et l'instituteur. Elle est seule à Manchainville, elle a 45 ans. Compte tenu de la date du recensement et de la naissance de Edmond le 12/11/1856, elle est enceinte de 3 mois !

En 1861 Célestine est à Francourville, près de son fils Constant ( exactement à Senneville ) Constant a 22 ans, Celestine 49 ans, son fils cadet est appelé par le recenseur « Louis Alcide »
Sont également à Senneville, Désirée COLAS, épouse de Constant depuis Octobre 1860 et Clémence Léonie, leur fille née en 1861 A Manchainville, au recensement : les deux soeurs de Célestine, Adèle et Rosine + leurs maris et enfants

A Francourville, La belle sœur de Celestine décède le 9 Septembre 1870 à l'age de 30 ans !

Célestine décède en 1871 à l'age de 59 ans. Les déclarants sont Joseph Daubignard, son beau frère (mari de Rosine) et Alexandre Augustin Lhoste , également beau frère (mari de Adèle), tous deux domiciliés à Manchainville.

En 1872, Edmond Alcide est journalier à Manchainville, dans la ferme Alix avec 7 autres journaliers. Il a 15 ans !
En 1873 Constant Dumont décède le 5 juin 1873 à l'age de 34 ans !
En 1876, Alcide Dumont n'est plus journalier chez Victor Alix. Probablement parti aux Granges le Roi près de Dourdan avant son service militaire !


Mais qui est le père d'Edmond ALCIDE ?

La naissance de deux enfants naturels : Constant et Edmond

Le premier enfant, Constant, est né le 1er Janvier 1839, à Manchainville, près de Santeuil où sa mère, Célestine, 27 ans, est venue accoucher chez ses parents, Jean François et Gertrude. Elle avait quitté le domicile de ses parents avant 1836. Elle avait alors 24 ans au maximum En effet, au recensement de la population effectué cette année là, elle ne figure pas parmi les habitants de Manchainville, ni de Santeuil. Il n'a pas été possible de savoir à quelle date elle a quitté Santeuil, car il n'y a pas eu de recensement avant 1836. On la retrouve, par contre au recensement de 1841 à Manchainville, chez ses parents, avec son fils Constant qui, bizarement, est prénommé Clément !! Il en sera de même dans les recensements suivants. Pourtant, Clément, sur la fiche, est bien qualifié de « enfant naturel, fils de la précédente » (sa mère est citée sur la ligne au dessus de la sienne !). Pas de doute possible, le prénom  « Constant » figure bien clairement et lisiblement sur les actes le concernant où il porte le patronyme de sa mère : « DUMONT ». Pourquoi est il prénommé CLEMENT au recensement , mystère ?

Le second enfant, Edmond Alcide, est, comme il a été dit plus haut, né le 12 Novembre 1856 , 17 ans après son frère ainé, à Manchainville, commune de Santeuil. C'est la sage femme LENFANT qui déclare Edmond à l'état civil.

Les postulats.

Pour répondre à la question, « Qui est le père de ces enfants » ?? ( ou les pères car rien ne permet de savoir si ils ne sont pas deux ) compte tenu du peu d'informations disponibles, la méthode de recherche consiste à faire quelques hypothèses et à adopter quelques postulats qui vont servir de bases à la reflexion et aux recherches. Tous ces postulats ont le mérite d'être plausibles, voire probables, mais ont le défaut , bien entendu, de n'être pas démontrés.

Premier postulat : Edmond ALCIDE et Constant ont été conçus, le premier à la mi- Février et le second au début d'avril, ce qui exclut la possibilité, avec une quasi certitude, que le père ( ou les pères ) soit un travailleur saisonnier, nombreux dans cette région mais présents surtout en période de travaux agricoles ( labours ou moissons ).

Deuxième postulat : pour simplifier, considérons que le père d'Edmond ALCIDE est le même homme que celui qui est le père de Constant Parfait DUMONT, né le 1er Janvier 1839 à SANTEUIL. Sauf à considérer que Célestine était de moeurs dissolues et qu'elle avait de nombreux amants. Cette dernière proposition est très peu vraisemblable à cause de la rigueur des moeurs à cette époque, et parce que, vivant dans un hameau d'une dizaine de foyers, il lui aurait été impossible de garder secret un tel mode de vie. Plus vraisemblablement, elle entretenait une liaison régulière avec cet homme, et cela depuis la naissance de Constant, en 1839, soit pendant 17 ans au minimum, à moins qu'il y ait 2 pères et que le premier soit décédé prématurément.

Troisième postulat : le père d'Edmond ALCIDE était marié. On peut espérer que, s'il s'était agit d'un célibataire, Célestine aurait demandé ( ou exigé ) le mariage. Là encore, la rigueur des moeurs, la censure de la société villageoise et celle du curé du village ( tout puissant ) rendent cette dernière hypothèse peu vraisemblable. A cette époque, les célibataires assez agés, étaient d'ailleurs très rares. C'est donc parmi les hommes mariés, proches de la quarantaine qu'il faut chercher.

Quatrième postulat : le père habite Santeuil ou Manchainville où Célestine réside le plus souvent. Faute de moyen de transport elle ne pouvait habiter loin de son travail et ses relations se situaient dans les alentours immédiats de son domicile.

Si l'on retire des 261 habitants de la commune de Santeuil , les femmes, les vieillards des 2 sexes, et les enfants, il ne reste qu'une quarantaine de « pères » possibles à SANTEUIL.

A moins qu'ils ne fassent au moins 12 kilomètres aller et retour pour venir d'un des villages voisins. Et à condition qu'ils fassent le trajet à pieds : une cariole à cheval est bien trop voyante dans cette plaine....

Proposition 1 - Le père s'appelle PLANCHENAULT Alphonse ??

Plachenault Alphonse est témoin à la déclaration de naissance faite par la sage – femme Aglaé LENFANT, avec l'instituteur de Santeuil. La loi prévoyant 2 témoins pour cet acte, et le déclarant ( presque toujours le père ) venant généralement seul, il était pratique d'appeler l'instituteur pour servir de témoin. C'était d'autant plus facile qu'il cumulait souvent les fonctions d'intituteur avec celle de Secrétaire de Mairie, et qu'il faisait la classe dans la maison voisine, et même souvent dans la mairie même. Il était souvent en concurrence, pour des raisons similaires, avec le garde champêtre. Les autres témoins ont généralement des liens avec la famille de l'enfant ( voisin, parent, etc... De là à imaginer que ce Planchenault est le père biologique de l'enfant, il n'y a qu'un pas, aussi vite annulé qu'il a été franchi. En effet, un examen détaillé permet de s'apercevoir que le sire PLANCHENAULT avait été témoin dans 5 déclarations de naissance, entre Mai et Novembre, dont celle de sa propre fille ( il en avait 6 autres !!) ce qui ressemblait pour lui, une distraction ( à moins qu'il ne soit voisin immédiat de la mairie, ce qui semble difficile pour un cultivateur ) Il semblait pourtant être un candidat « sérieux », il avait 45 ans à la naissance de Edmond ( le même age que Célestine )

Il sera maire de Santeuil en 1874.

Proposition 2 – Le père est Gaspard REBIFFE

Gaspard Rebiffé habitait MANCHAINVILLE en 1841 . Il était « propriétaire » et probablement voisin proche de Celestine, par conséquent sur place !! Il était dans une tranche d'age possible. Mais surtout il faut noter qu'il était témoin à la déclaration de naissance de Constant Parfait. En voisin ou ami ? Il est décédé en Novembre 1843, 4 ans après la naissance de Constant. Il était célibataire et agé de 45 ans. Un père possible, pour Constant uniquement.

Proposition 3 – Le père est l'employeur de Célestine ( qui était domestique, ou journalière ).

Au recensement de 1836, ( 3 ans avant la naissance de Constant ) Célestine n'habite pas Manchainville, avec ses parents.

Mais à partir de 1841 elle ne quitte plus MANCHAINVILLE où elle avait son domicile, sauf pendant une période indéterminée, entre la naissance d'Edmond en 1856 et le recensement de 1866 ou elle réapparait. Elle n'était pas logée chez ses employeurs, ce qui aurait été indiqué dans les recensements où elle serait apparue sur une des lignes suivant celle consacrée au Chef de famille, après l'épouse et les enfants de ce dernier ( comme PLANCHENAULT qui avait une domestique qui logeait chez lui et qui se nommait Victoire Gréard)

Il est par ailleurs impossible de connaître le nom de son ou de ses employeurs, cette information ne figurant jamais dans les registre d' Etat civil ou les listes de recensement, sauf indirectement si l'employeur loge l'intéressée.

Hors du recensement de 1856 ou elle est seule, dans les autres, elle partage le domicile de sa mère Gertrude CAILLEAUX ( jusqu'au décès de cette dernière en 1852 ) avec son frère Alphonse et Clément son fils, ou ses soeurs Rose, Rosine...)

Enfin, il est vraiment étonnant que Célestine, qui met au monde Edmond en 1856, soit absente au recensement de 1861 de Manchainville, puis de retour avec son fils lors du recensement de 1866. !! Il n'est bien entendu pas possible d'estimer la durée de cette absence. Les recensements avaient lieu tous les 5 ans !! Et j'ignore le motif de cette absence. Peut-on imaginer qu'elle ait été hébergée de 1856 ( après la naissance ) jusqu'au recensement de 1866, par le père de son enfant ?? Ceci s'exclut si le père est Gaspard Rebiffé qui est décédé en 1843 .Et pourquoi ce retour. En 1866, elle est âgée de 54 ans. Le père est il décédé vers cette date ??

Le constat d'échec.

Je n'avais pas beaucoup d'illusions sur l'issue de ces recherches, avant même de les entreprendre. Comment pourrais je, 150 ans après, trouver à cette énigme une réponse que même les contemporains de Célestine ignoraient !!! Mais cela à constitué quand même un exercice intéressant.....

Edmond ALCIDE soldat au 2 ème Régiment d'infanterie de Marine

Au recensement de 1866, Edmond Alcide DUMONT vit avec sa mère Celestine, à Manchainville. Elle est chef de ménage et journalière. Notez qu'Edmond porte cette fois le même patronyme que sa mère et qu'il est donc connu dans la commune comme étant un « DUMONT »; Il a 9 ans
Au décès de Celestine, le 6 Décembre 1871, Edmond se retrouve orphelin .Il a 15 ans, peut être pas de père connu mais des oncles et des tantes installés à proximité. On perd cependant sa trace à SANTEUIL et on le retrouve, en 1877, incorporé dans le 2 ème régiment d'infanterie de Marine.
Dans son livret militaire, on apprend qu'il est domicilié aux Granges le Roi (91) où il était charretier et qu'il s'appelle dorénavant ALCIDE Edmond !!!!
A t il volontairement renoncé au patronyme de sa mère, s'est il fait appeler ALCIDE pour mieux rompre symboliquement avec sa famille, ou bien sommes nous en présence d'une fantaisie d'officier d'état civil ou de Bureau de recrutement, nul ne le sait !!! Toujours est il que son premier prénom est devenu son patronyme, patronyme qu'il a gardé et transmis à sa descendance, jusqu'à ma mère et mes oncles et tantes, qui auraient dû s'appeler «DUMONT» et non «ALCIDE»
Peut être s'est il débrouillé seul jusqu'à son appel sous les drapeaux. A 16 ans, à cette époque, les adolescents étaient physiquement capables de travailler. Ils avaient été habitués très jeunes à aider leurs parents aux travaux de la ferme et aux travaux ménagers. A 15 ou 16 ans, on commençait à leur confier des responsabilités et on leur apprenait progressivement le « métier », conduire les attelages de boeufs ou de chevaux, labourer etc... Peut être a t il continué cet apprentissage chez un patron, avec en contrepartie le gite et la nourriture, jusqu'à son appel sous les drapeaux, à la fin 1877
Et il s'agit bien de son appel sous les drapeaux. Il ne s'est pas engagé ! A cette époque, et depuis 1872, le service militaire était de 5 ans pour ceux qui tiraient le « mauvais numéro » et 1 an pour ceux qui tiraient le « bon numéro ». Edmond ALCIDE a été libéré et versé dans la réserve le 17 Novembre 1881. Il n'a donc « fait » que 4 ans !
Il a été incorporé dans la Marine, au 2 ème Régiment d' Infanterie de Marine. Ces Régiments n'étaient pas destinés à demeurer à long terme sur les navires pour en assurer la défense, tâche qui était confiée aux Fusiliers Marins. Ils participaient aux opérations terrestres, comme tout autre Régiment d' Infanterie. Ils participèrent ainsi à la guerre de 1870 contre les allemands.
Edmond ALCIDE : un « marsouin »....
Les "Marsouins", tout le monde le sait, est le surnom des soldats de l'infanterie de marine, naguère infanterie coloniale. Pourquoi ce surnom ? Voici. Sur les bâtiments de la flotte de guerre, depuis l'époque de Louis XIV jusqu'à celle du Second Empire, le "Service des armes" était fait par des troupes spécialisées, qui laissaient aux marins le soin de s'occuper de la conduite du bateau. A eux, par contre, celui de le défendre, à l'aide de fusils et de canons. Un jour, la Marine créa des formations de "fusiliers-marins" et de canonniers-marins". Fantassins et artilleurs de marine laissèrent donc le service des armes aux matelots ainsi transformés, mais cadres et troupes n'en continuèrent pas moins à prendre passage à bord des vaisseaux ou des frégates pour rejoindre leurs garnisons d' outre-mer. N'étant plus que des passagers, ils n'aidèrent pas à la manoeuvre des agrès comme ils le faisaient auparavant. Cela se passait en 1856. Alors, par raillerie, les matelots les comparèrent à ces cétacés des grands océans, accoutumés à suivre les bâtiments en dilettantes, et ils les appelèrent "Marsouins". C'est ainsi que naquit, que s'imposa ce surnom que portent , depuis, ceux qui servent "sous l'ancre d'or", c'est-à-dire qui portent comme insigne l'ancre de marine encablèe en sens inverse de celle que portent les marins. L'ancre était apparue pour la première fois, sur les uniformes du Corps Royal de la Marine comprenant les huit régiments des ports, le 18 juin 1772. Par un hardi néologisme, marsouin à donné "marsouille", qui désigne l'ensemble de l'infanterie de marine : l'héroïque marsouille.....
Après 1868 ces régiments de l' Infanterie de Marine furent réorganisés et stationnés dans les Colonies où ils furent utilisés dans les opérations de conquête ou d'occupation des territoires coloniaux : au Tonkin, en Cochinchine, à Madagascar, à Tahiti , en Nouvelle-Calédonie, à la Réunion, au Sénégal, en Guyane....
En 1878, les Canaques de la Nouvelle-Calédonie s'étant révoltés, la République Française y envoya des renforts en Infanterie. C'est ainsi que Edmond ALCIDE fut embarqué à BREST à destination de NOUMEA, sur le Transport de Troupes « l'Allier », navire armé de 4 canons et capable de transporter 300 hommes de troupe et 300 chevaux. Le voyage durera du 11 Décembre 1878 au 22 Avril 1879, soit 132 jours de mer !!!
Vous trouverez plus bas une photographie du transport «  l'Ardèche », navire construit, avec « La Drôme », selon les mêmes plans que « l'Allier ». Ils furent mis en chantier tous les trois en 1860.
Ce temps de voyage peut sembler très important mais il est très certainement exact. Ainsi, en 1912, ( les navires avaient pourtant fait des progrès à cette époque), 80 jours de navigation étaient encore nécessaires pour transporter de Nouméa vers la France, le minerai d'aluminium extrait en Nouvelle-Calédonie. !!
La révolte des Canaques de Nouvelle-Calédonie en 1878
La colère gronde chez les mélanésiens poussés hors de leurs terres par le front de colonisation.
En 1878 la coupe est pleine...
Ataï, Grand Chef de Komalé, va devenir l'âme de la grande révolte sanglante qui a profondément marqué les colons de plusieurs générations et le monde mélanésien jusqu'à nos jours.
L'origine
Avec la prise de possession en 1853 les mélanésiens ne sont plus propriétaires de leurs terres. Initialement ils n'entrevirent pas cette mainmise et comptaient profiter des richesses du monde qui les colonisaient. Jusqu'à 1858 les attributions de terres aux colons se font selon un régime d'occupation restreinte aux environs des places fortes garantissant la sécurité. Ces aliénations ont donc un impact limité sur les terres des mélanésiens et portent surtout sur la région de Nouméa.
En renonçant en 1858 à ce système, l' Administration coloniale lance une colonisation disséminée qui va ouvrir un front pionnier allant de Nouméa à Poya. C'est l'origine d'un conflit foncier, ferment de la révolte et qui empoisonnera les relations avec les mélanésiens jusqu'à nos jours. De 1862 à 1870, sous le gouverneur Guillain, l'emprise foncière européenne passe de 27000 à 78000 ha. En 1877, sous son successeur, le gouverneur La Richerie qui facilite encore plus l'accaparement, le patrimoine européen atteint 150000 ha. En assimilant les jachères à des terres vacantes qu'elle accapare l' Administration déstabilise l'économie vivrière des mélanésiens. Leur espace est désormais éclaté. Ils sont repoussés dans les hautes vallées de la chaîne sur des terrains de moindre qualité. Le bétail des colons, élevé sans clôtures, divague et détruit les tarodières (1), champs d'ignames et autres espaces cultivés des mélanésiens.
Le plan d' Ataï et des autres chefs kanaks

L' objectif d' Ataï aurait été Nouméa. En attaquant par surprise le coeur même de la colonisation il pouvait déstabiliser profondément celle-ci. Les préparatifs furent conduits dans le plus grand secret. Plusieurs clans étaient impliqués dont ceux de Houailou et Canala.
Mais un évènement imprévu va accélérer les évènements. Le 19 juin 1878 à Ouaménie, la famille Chène, gardiens de la propriété Dézarnauld est sauvagement assassinée par un groupe de mélanésiens. Chêne est un ancien forçat qui avait une femme indigène de Poquereux nommée Medon. L' Administration réagit en incarcérant 10 chefs de tribus. La pression devient alors très forte sur les mélanésiens pour agir vite. L'objectif Nouméa est abandonné. Il est remplacé par une série d'attaques visant l'ensemble du front pionnier de Poya à la Baie Saint Vincent. La Foa région de colonisation importante et abritant de nombreux clans mélanésiens est la première.
(1) Tarodière : Espace inondable ou l'on cultive le tarot, légume semblable à une betterave, qui constitue l'une des bases de la nourriture des Polynésiens et des Mélanésiens.
La révolte
Le 25 juin les 4 gendarmes de La Foa sont assassinés et les canaques massacrent la plupart des colons, propriétaires et gérants, de la région. Au total 40 civils sont tués. C'est ensuite au tour de Bouloupari au sud. Le 26 juin le poste de gendarmerie est détruit. La plupart des habitants sont tués. Au nord Moindou est attaquée le 21 août puis Poya les 10 et 11 septembre. Un canot de ravitaillement avec 10 hommes est surpris à l'estuaire de la rivière Poya. Les victimes sont toutes tuées et consommées. A Bourail les colons arabes sont également attaqués, erreur stratégique car ceux-ci sont de véritables guerriers et se mettent à la disposition des forces militaires de la colonie. Ils participeront à la répression avec férocité.
La réaction des militaires
Au départ la résistance s'organise dans le fort Téremba où il y a une petite garnison. Il est assiégé mais les insurgés ne peuvent pas le prendre et n'insistent pas.
A Nouméa c'est la panique, on croît que l'avance des insurgés va se poursuivre vers le sud. Une vingtaine de mélanésiens sont exécutés à Dumbéa (les derniers Ouamous) suite au pillage d'un magasin. Les 130 mélanésiens vivant à Nouméa sont internés à l'île Nou.
Le commandant Gally Passeboc prend la tête de la contre offensive mais ne mesure pas l'importance des forces adverses et ne réagit pas de façon appropriée face à une guérilla où toutes les actions se font par surprise. Il est tué dans une embuscade le 3 juillet.
Il est remplacé par son second Rivière qui a comprit qu'il faut employer des méthodes analogues à celles des Canaques. Toutefois, en juillet et en août les colonnes tendent à s'enliser dans une guérillas peut productive, brûlant les villages et détruisant les récoltes mais n'arrivant pas à cerner les insurgés. La construction d'un fort à La Foa, terminé le 24 août, est décisive car elle rapproche les bases des militaires français et favorise les effets de surprise. La garnison est de 80 hommes. Comprenant le danger qu'il représente le fort est attaqué par 500 guerriers, mais ils échouent.
Parallèlement le Lieutenant de vaisseau Servan basé à Canala réussit seul avec une audace extraordinaire à retourner et rallier le grand Chef des Canala, Gélina et surtout son chef de guerre Nondo. Avec les Canala il marche ensuite sur La Foa. C'est un retournement important, les canaques sont gravement divisés.
La défaite des insurgés
Le 1er septembre à Fonimoulou, les troupes française assistées par les canaques de Canala et par les arabes attaquent par surprise en progressant hors des sentiers canaques. Elles forment trois colonnes qui cernent le périmètre des insurgés. Ataï est surpris dans son campement par un détachement commandé par le breton Le Golleur accompagné des guerriers de Canala. Le Canala Segou, après un instant d'hésitation, ose lancer sa sagaï sur Ataï et le tue. Témoignage de la férocité de la répression sa tête fut coupée et envoyée en trophée à Paris.
Malgrè la mort d'Ataï l'insurrection continue mais les insurgés sont déstabilisés. Des renforts d'infanterie de marine arrivent d'Indochine depuis le 18 août 1878. A partir de septembre 1878 la région de La Foa-Moindou est pacifiée. Le foyer de l'insurrection est dès lors plus au nord à Poya et Bourail, mais les insurgés sont maintenant harcelés. L'insurrection est définitivement matée avec la chute de la forteresse canaque d'Adio en décembre 1878.

Edmond ALCIDE est arrivé à NOUMEA le 22 Avril 1879 !! pour participer au maintien de l'ordre.
Il en repartira le 5 Juillet 1881
Conséquences
Cette révolte a un coût très lourd pour les mélanésiens. Les nombreux hommes tués sont une véritable saignée représentant près de 5% de leur population. Les chefs furent éxécutés sans jugement sauf un, car la répression fut féroce. L'espace des autochtones fut encore plus restreint car l' Administration confisqua les terres des rebelles. Des clans entiers furent déplacés loin de leur tertre, dans le Sud et à l'île des Pins.
Ces confiscations, spoliations, accaparement par des moyens douteux se poursuivront et conduiront, vers la fin du XIX siècle, au cantonnement des mélanésiens dans des réserves de plus en plus étriquées. Officiellement instituées pour leur garantir un espace préservé de la boulimie foncière, elles étaient, par ignorance de leur système agraire, gravement insuffisantes en espace fertile. Déstabilisée par cet épisode dramatique, le cantonnement, la destruction de ses structures coutumières, la population déja affectée par les épidémies du début de la colonisation, va décroître dramatiquement jusqu'en 1921 où elle atteindra 16 000 individus soit la moitié de la population de 1860.
La colonisation libre est assommée après 1878 et mettra 20 ans à s'en relever. L'impulsion colonisatrice viendra alors du bagne. Elle se traduira par une extension sans précédant de la mainmise foncière et un rétrécissement accru de l'espace des mélanésiens.
Le conflit foncier résultant de tous ces accaparements entraînera d'autres rébellions, notamment en 1917 où la révolte à toutefois plusieurs autres mobiles dont la peur de l'incorporation forcée sur le front de la première guerre mondiale.
Les spoliations, ajoutées à l'incapacité de la France, même après la décolonisation de 1956, de reconnaître l'identité et la dignité kanak seront finalement à l'origine de la revendication indépendantiste qui débouchera sur les affrontements de 1984 à 1988 et sur le statut actuel de la Nouvelle-Calédonie.
Chiffres
Environ un millier de mélanésiens et 200 européens sont tués lors de ces évènements tragiques. C'est considérable pour un territoire alors peuplé d'environ 24 000 autochtones et de 16 000 européens.

LE RETOUR

Edmond ALCIDE s'embarque le 5 Juillet 1881 sur le « TAGE ». C' est un vieux bateau, de plus de 50 ans, qui semble appartenir à un autre âge, comme en témoigne la photographie jointe

Ses caractéristiques et son histoire sont cependant assez impressionnantes

Appelé, à l'origine « le Polyphème », il était armé de 100 canons.

26-12-28 : rebaptisé Saint-Louis.
1-12-1832 : rebaptisé Tage.
20 au 29-5-1854 : escale à Kiel.
20-4-1854 : appareillage de Kiel de conserve avec le Breslaw. Ils vont s'aborder en mer et ne pourront repartir avec le reste de la flotte.
1855 : escadre de la Baltique
1857-58 : transformé en mixte.
18-7-1860 : appareillage de Brest pour Toulon (CV Le Gallic de Kérisouet).
1861 : armé en transport.
1872 : ponton caserne des insurgés de la Commune.
30-11-1875 : affecté au transport des forçats sur la Nouvelle Calédonie.
14-12-1876 : de Cherbourg à Nouméa.
11-11-1877 : désarmé à Brest.
7-1878 : en rade de Nouméa pour mâter la révolte des canaques.
6-5-1884 : rayé.
1886 : rebaptisé le Vétéran - corps de garde.
1886-95 : charbonnière à Brest.
1896 : démolition.

Le TAGE mesurait 65 mètres de long, 16,80 mètres de large et était propulsé par une machine à vapeur de 500 Cv et 2700 m² de voilure.
Il pouvait transporter 477 hommes de troupe.
Sa coque était en bois !! Sa vitesse maximum était d'environ 10, 7 noeuds soit environ 18 km/heure.

Edmond Alcide arrivera à Brest le 10 Novembre 1881 après 120 jours de mer !!!
Il sera démobilisé le 17 Novembre 1881

Il obtiendra un certificat de bonne conduite. Il était « 1 ère classe » depuis le 13 Aout 1878

En guise d' épilogue

Célestine DUMONT décèdera le 6 Décembre 1871 à Santeuil où elle est revenue après son séjour à Francourville.

Edmond ALCIDE épousera Eugénie JOUDON à DENONVILLE,le 13 Novembre 1882, exactement un an après son retour. Elle a 19 ans et lui 26.
André ALCIDE naitra de leur union le 21 Mai 1884 à DENONVILLE Il sera le grand père que je n'ai pas connu !
Il sera suivi de Georges en 1887 et de Suzanne en 1897
Il décèdera le 21 Février 1897 à La Chapelle d'Aunainville, âgé de 40 ans.

Constant DUMONT décèdera le 5 Juin 1873 à l'age de 34 ans. Il s'était remarié, après le décès de sa première épouse, avec Séraphine POITRIMOL, en 1871

La première épouse de Constant DUMONT, Désirée COLAS, décèdera à l'age de 30 ans, en septembre 1870.

Les énigmes non résolues !!

Nous ne saurons jamais quel(s) était(aient) le ou les pères des enfants de Célestine.

Et probablement jamais la cause des décès de Constant ( à 34 ans) et son épouse Désirée ( à 30 ans). Peut être la guerre avec les Prussiens : les troupes prussiennes envahissent Chartres en 1870, ou bien par maladie : une épidémie sévère de variole ravage la France cette année là : 200 000 cas en 1870 provoquant 23000 décès dans l'armée. Seule certitude, l'examen des registres d'état civil pour les années 70 révèle que le nombre de décès à presque doublé en 1870 sans que l'on en connaisse la cause : l'état civil ne donne jamais les causes des décès.

Nombre de décès à Francourville :

1868 13
1869 12
1870 30
1871 19
1872 21
1873 17
1874 17
1875 17

A titre de comparaison, nombre de décès à Sours, à 5 kms de Francourville

1868 35
1869 34
1870 45
1871 37
1872 33
1873 20
1874 29
1875 28

Avec, dans les 2 villes, un nombre très important de décès d'enfants en bas âge ( environ la moitié des décès totaux !!)

Nous ne saurons jamais pourquoi la naissance de Elisabeth Eugénie, soeur ainée de Celestine, décédée à 7 semaines, est introuvable à Santeuil.

Nous ne saurons jamais où était Célestine avant 1836, date du premier recensement disponible, sur lequel elle n'est pas enregistrée, à Santeuil , chez ses parents. Elle avait 24 ans !


Faut il blâmer Célestine ?

Même à cette époque de moeurs rigoureuses où l'adultère, les enfants naturels, les filles mères étaient des objets de réprobation pour la Société, l'Eglise, et l'opinion publique, on est surpris par le nombre important de ces situations. Les statistiques effectuées dans différentes régions de France montrent que le nombre de naissances « prématurées » atteignait 15 à 20 % des naissances totales.
Encore qu'il n'est pas spécifié s'il s'agit d'enfants naturels dont la situation est régularisée par un mariage tardif, ou bien d'enfants définitivement « naturels » comme c'est le cas de Edmond et de Constant. La Société devait être plus sévère pour ces derniers dont la situation n'était jamais régularisée. Et l'histoire fourmille d'anecdotes sur les filles-mères obligées de quitter leur village car rejetées par tous, elles ne trouvaient pas d'emploi et étaient dans l'impossibilité de se marier.

Célestine a eu le courage de vivre cette situation, sans quitter son hameau de quelques dizaines de foyers, où il lui était bien sur, impossible de cacher son état. Peut on soupçonner de sa part une vie dissolue ? Rien ne nous permet de le faire faute d'informations suffisantes. Si l'hypothèse de la paternité de Gaspard Rebiffé est exacte, il ne peut avoir été le père d'Edmond ALCIDE, puisque REBIFFE est décédé avant la naissance d'Edmond.

La naissance de deux enfants naturels à 15 ans d'intervalle ne peut, (dans ces circonstances) être interprétée négativement mais l'existence de 4 enfants naturels dans la même famille ( il faut ajouter Louis Alexandre, fils de sa soeur Rose, né en 1838 et Marie Virginie, fille de sa soeur Rosine, née en 1843), l'inculture générale ( parents et enfants, nul ne sait signer son nom ), la pauvreté familiale que sous-entendent les professions de domestiques ou journaliers, et l'état d'indigence déclarée de la mère, Gertrude Cailleaux, en 1836 et 1841, suppose que Célestine appartenait à une famille socialement très défavorisée.
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Message par olivierh Lun 12 Déc - 19:44

Ce nom de Ataï me disait quelque chose...


Après 136 ans, le crâne de l'insurgé kanak Ataï rendu aux siens

Le Muséum national d'histoire naturelle a restitué, jeudi 28 août (2014) à Paris, les restes du chef kanak, tué en 1878, à ses descendants.


Portés par quelques membres de la délégation kanak, venue spécialement de Nouvelle-Calédonie, deux petits cercueils font leur apparition dans l'amphithéâtre du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris, où ils sont solennellement déposés entre quatre totems.

A l'intérieur reposent les crânes du chef de guerre Ataï et de son guérisseur, le « Méche », tous deux tués lors de l'insurrection de 1878 menée par les indigènes kanaks contre la colonisation française. Cent trente-six ans plus tard, l'Etat français s'est décidé à les restituer, jeudi 28 août, à leurs descendants.

Pendant ces décennies d'exil, ces ossements humains ont été l'objet de toutes les intrigues. Longtemps, une rumeur les dit perdus. Dès 1988, les accords de Matignon, qui mettent fin à quatre années d'insurrection indépendantiste sur le territoire calédonien, promettent leur restitution.

Mais les demandes des clans kanaks restent vaines. Jusqu'en 2011, quand l'écrivain Didier Daeninckx, auteur du roman Le Retour d'Ataï, a vent de leur présence dans les collections du Musée de l'homme.

Ils y étaient tout simplement, y affirme-t-on, « conservés dans les réserves des collections d'anthropologie (...) sans jamais avoir été exposés au public ni perdus au sein de l'institution scientifique ». Pour les besoins des études anthropométriques.


Simple malentendu, imbroglio bureaucratique, manque de volonté politique ou scientifique… Le voici en tout cas retrouvé et dûment authentifié, ce crâne que l'anatomiste Paul Broca, fondateur de la Société d'anthropologie de Paris, décrivait en 1879 – juste avant qu'il ne soit décharné – comme la « magnifique tête du chef Ataï », au front « très haut », aux cheveux « complètement laineux » et à « la peau tout à fait noire ».

Ne manquait plus qu'à le restituer, mais à qui ? Là où les scientifiques avancent les tests ADN pour identifier les descendants légitimes, c'est la mémoire des généalogies kanaks qui l'emporte finalement.

Cette histoire orale, récitée génération après génération, retient qu'à la fin du XIXe siècle, c'est la famille Kawa qui détenait la chefferie du grand groupe clanique auquel appartenait aussi Ataï, dont il était le chef de guerre.

Aujourd'hui, Bergé Kawa, lui-même « grand chef », en est l'un des descendants. A 67 ans, il a fait le déplacement, de sa tribu de Petit-Couli à Paris, pour récupérer les ossements « des grands-pères ».

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Message par Le Nain Mar 13 Déc - 8:12

C'est mission impossible. J'ai aussi essayé avec divers ancêtres, tentant aussi le coup avec le prénom, des fois que la mère prénomme le gamin comme le père, mais sans rien trouver de probant pour peu que le prénom soit répandu. Mais le fait qu'il ait changé de nom est peut être une piste, il y a une procédure lourde avec publication au JO, et ce n'est pas accordé sans une bonne raison.

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Message par damau Mar 13 Déc - 16:39

olivierh a écrit:Ce nom de Ataï me disait quelque chose...

Aujourd'hui, Bergé Kawa, lui-même « grand chef », en est l'un des descendants. A 67 ans, il a fait le déplacement, de sa tribu de Petit-Couli à Paris, pour récupérer les ossements « des grands-pères ».
J'ai bien connu le grand chef Bergé KAWA de la tribu de Petit Couli près de LA FOA où j'étais en poste. J'ai même assisté aux obsèques de son père qui était COMPAGNON DE LA LIBERATION (excusez du peu) et qui a été porté en terre accompagné de nombreuses personnalités venues pour certaines de Métropole. C'était entre 19 95 et 1999.
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Message par olivierh Mar 13 Déc - 18:27

Le Nain a écrit:C'est mission impossible. J'ai aussi essayé avec divers ancêtres, tentant aussi le coup avec le prénom, des fois que la mère prénomme le gamin comme le  père, mais sans rien trouver de probant pour peu que le prénom soit répandu. Mais le fait qu'il ait changé de nom est peut être une piste, il y a une procédure lourde avec publication au JO, et ce n'est pas accordé sans une bonne raison.

Aujourd'hui, il y a une procédure lourde, comme tu le dis, mais encore au XIXeme siècle, il y avait souvent des erreurs : fautes d'orthographe courantes sur les noms de famille, ou dans le cas présent, le second prénom pris pour le nom de famille, par la faute d'agents de l'Etat Civil peu formés ou peu compétents.

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