Les disparus de la Grande Guerre.

Ceux qui ont été pulvérisés par un obus, enfoui vivant par un éboulement sont portés disparus par leur unité, car il faut plusieurs témoins pour déclarer un soldat mort, surtout que souvent les corps restent sur le terrain. Ils peuvent être prisonniers, mais les Etats s'échangent des listes par l'intermédiaire de la Suisse. Après la guerre, des procédures accélérées furent mises en place pour que les proches puissent accéder aux maigres aides du gouvernement, ou que les veuves puissent se remarier.

Un jugement était alors rendu qui déclarait le disparu mort pour la France, et ce jugement était inscrit sur les registres d'état-civil de la mairie du dernier domicile, ou celle de naissance. On les rencontre sur les fiches du Site Mémoire des Hommes ou sur les fiches matricules. Comme il n'y a pas encore 100 ans, ces informations ne sont pas encore disponible via le net, et il faut se rendre en mairie ou aux AD (Archive Départementale).

Donc je n'aurais aucune change de savoir où a été porté disparu et jamais retrouvé  , le parrain de mon père.

PAT13 a écrit:Donc je n'aurais aucune change de savoir où a été porté disparu et jamais retrouvé  , le parrain de mon père.

Pour l'instant, car la date approche où ce sera publiable...

Voici une petite histoire de la création de l'ossuaire de Douaumont, avec quelques photos un peu dures à voir. Il y est dit que pendant plusieurs années, on découvrit environ 500 corps par mois sur le champ de bataille.
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PAT13 a écrit:Donc je n'aurais aucune change de savoir où a été porté disparu et jamais retrouvé  , le parrain de mon père.

Sur la fiche de mémoire des Hommes se trouve le lieu de la disparition.

Le Nain a écrit:

PAT13 a écrit:Donc je n'aurais aucune change de savoir où a été porté disparu et jamais retrouvé  , le parrain de mon père.

Sur la fiche de mémoire des Hommes se trouve le lieu de la disparition.

Un lieu bien vague, ne tenant parfois pas compte des derniers mouvements de la section. Les témoignages des amis, des frères d'armes, valent bien mieux, quand il y en a. Je vous livre ce témoignage d'un simple soldat, en première ligne :
" L'orage passé, nous n'avons retrouvé dans une mare rouge qu'une tête, quelques restes de membres au fond du trou d'obus et des lambeaux sans noms plaqués contre la boue. C'est tout ce qu'il restait de nos pauvres camarades. La violence de l'explosion les avait enfoncés en pleine terre, trois étaient entrés presque complètement dans les parois de la fosse, tassés comme des chiffons.
Je vois ce qui tout à l'heure étaient deux êtres vivants et qui ne sont plus maintenant qu'un amas de boue et de sang. On a rassemblé leurs restes à la hâte au clair de lune et le soir, nous leur avons dit adieu.
On en a tant vu que le sang s'émousse, que le cœur se blase. L'inhumaine cuirasse nous protège de sentiments trop humains, et l'on n'y pense plus une minute après. Et pourtant, nous avions tout partagé, marché ensemble, souffert aux mêmes endroits, été enterrés par la même mine, enlisés dans la même boue. Nous avions courbé la tête sous les mêmes rafales. On a la gorge serrée et comme une envie de pleurer. C'est fini.
Ce soir la loterie recommence, heureux ceux qui ramèneront les bons numéros. "

C'est mieux que rien.